Les responsables de la crise démasqués par eurydile
John Reynolds concluait ainsi son dernier commentaire, publié dans The Observer et consacré aux implications éthiques de la catastrophe économique actuelle : « Par-dessus tout, nous avons besoin que davantage d’individualités prennent position. Les Archevêques de Canterbury et de York devraient aller plus loin : ils devraient inciter davantage de chrétiens à travailler à la City » (John Reynolds, PDG de Reynolds Partners, président d’Ethical Investment Advisory Group, in The Observer du 28 septembre 2008-10-01
par Gilad Atzmon
on Palestinethinktank.com, 30 septembre 2008
traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
On peut se demander ce à quoi fait référence Reynolds en formulant ainsi le souhait que davantage de chrétiens travaillent à la City de Londres ? J’ai tendance à penser que bien des gens comprennent parfaitement ce que Reynolds est en train de suggérer : Reynolds, président de l’Ethical Investment Advisory Group [Société de conseil en investissements éthiques] proteste contre l’esprit immoral qui prédomine à la City , depuis fort longtemps. En exhortant les Archevêques de Canterbury et de York à envoyer davantage de chrétiens à la City , il veut sans doute nous suggérer l’idée que notre monde financier doit être spirituellement déjudaïsé. Je dois reconnaître que ça m’a estomaqué, de lire une suggestion de cette nature dans le Guardian - ce quotidien réputé pour son attachement au ‘politiquement correct’. Je me demande comment une telle idée a pu franchir de la sorte tous les sas de sécurité !?!
Il y a quinze jours, je me suis attaché à développer précisément cette question devant le Cambridge Forum. Le papier qui suit est une tentative de démêler le complot tribal horrifiant qui a conduit, accidentellement, à la destruction de l’Empire américain, ainsi qu’à celle de l’hégémonie financière occidentale.
Je suis très bouleversé par le sujet que je vais évoquer devant vous, cet après-midi. Je comprends parfaitement les implications dévastatrices de mes idées actuelles et je suis encore en train de m’efforcer de trouver les mots les plus appropriés pour en traiter.
Tandis que le tableau de la catastrophe économique actuelle devient de plus en plus clair, il devient tout-à-fait évident, tout au moins pour moi, que l’idéologie et les gens qui sont directement responsables du massacre de masse de millions d’Irakiens et du déplacement de bien davantage encore de millions de civils (qui sont aussi ceux qui retiennent prisonniers les Palestiniens affamés derrière des murs) sont, malheureusement, exactement les mêmes qui sont responsables du génocide de classe de millions d’Américains dépossédés, désormais à la veille de se retrouver totalement sur la paille.
Il y a, de cela, un an, j’ai été invité à m’exprimer devant votre aréopage. ‘Irak, Afghanistan et Palestine : quel est le lien ?’ fut le titre que j’avais retenu, pour mon intervention. Et, tandis que je faisais une conférence sur ce thème, à Stockholm, je me disais qu’un sujet tel celui-là resterait d’actualité encore durant très longtemps. Mon message, à Stockholm, fut très simple : le fil rouge qui relie l’Irak, l’Afghanistan et la Palestine , c’est notre apathie. Des millions de personnes se font massacrer, expulser, déposséder et sont réduites à la famine et, pendant ce temps, nous, nous tous autant que nous sommes, nous somnolons, nous sommes plus ou moins nonchalants. Mais nous ne pouvons plus rester les bras croisés : voilà que ces gens qui sont en train de détruire l’Irak et la Palestine sont en train, aujourd’hui, de démolir nos propres portes !
Nous nous en souvenons tous : deux semaines avant que la Grande-Bretagne n’eut été entraînée dans une guerre illégale, nous étions des milliers à manifester dans les rues de Londres, brandissant des pancartes signifiant à Blair et à son gouvernement ce que nous pensions d’eux. Ce qui est particulièrement frappant, c’est qu’aujourd’hui, alors qu’il est désormais évident que cette guerre a coûté la vie à des millions d’Irakiens, nous ne faisons strictement rien ; nous ne cherchons même pas à pourchasser Blair et à le traîner devant un tribunal. De même, tout le monde est au courant des violences faites au peuple palestinien – elles nous éclatent à la tronche, sur nos écrans de télé, quotidiennement – mais, là encore, d’une manière ou d’une autre, nous la fermons…
Au cas où vous n’en auriez pas encore pris conscience, c’est en notre nom que le crime a été perpétré, en Irak. Certes, nous ne sommes pas aussi directement impliqués que Blair, le parti travailliste et les médias islamophobes à la Nick Cohen et à la David Aaronovitch , qui s’étaient empressés de soutenir cette maudite guerre. Il est de fait que nous n’avons pas personnellement envoyé des soldats sur le champ de bataille ni lancé aucun missile de croisière, et nous n’avons pas non plus encensé la tuerie au nom de la démocratie et de la liberté. Pourtant , nous sommes, tous, que nous le voulions ou non, peu ou prou coupables. D’indifférence.
Et au cas où vous vous demanderiez, maintenant, pour quelle raison nous sommes ainsi indifférents, je vais essayer de proposer une explication : si nous sommes indifférents, c’est tout simplement parce que nous avons une bonne excuse pour cela. Quand on nous reproche de n’avoir pas fait quelque chose que nous aurions dû faire, nous élevons tous la voix et nous crions, en nous drapant dans notre dignité : « Mais, nous nous sommes opposés à la guerre, nous étions là, pour manifester, encore la veille, et nous avons tous participé à cette manif géante mémorable ! ». Eh ben, oui : apparemment, la démocratie libérale anglo-américaine nous fournit un prétexte. En raison de certaines traditions de gôche, surannées et moisies, notre résistance politique prend, immanquablement, la forme affligeante de l’agitation juvénile d’écharpes, du port de badges et du lancement de slogans. Tous les vingt ou trente ans, nous envahissons les rues, nous criaillons un peu, nous brandissons quelques posters. Nous écoutons les sempiternels politiciens vermoulus, nous éjaculons collectivement, et puis nous nous dispersons, dans un calme parfait. Certains se réfugient dans le bar le plus proche, d’autres vont bouffer dans un restau à sushis et une poignée d’entre nous (ceux qui peuvent se le permettre) profitent de l’occasion pour poursuivre la soirée en assistant à une comédie musicale sur les Grands Boulevards.
A la longue, nous finissons par avoir tendance à croire que nous avons accompli notre devoir politique et humaniste. Malheureusement, c’est notre apathie devant la souffrance d’autrui qui fait de l’Irak, de la Palestine et de l’Afghanistan une seule et même manifestation de l’indifférence collective de l’Occident.
Cependant, les choses sont en train de changer, sous nos yeux, ces jours-ci. Nous ne pouvons plus rester indifférents, pour la simple raison que nous sommes en train de devenir les prochaines victimes de la politique sioniste expansionniste mondiale.
Au cas où vous ne pourriez pas le dire, je vais être très clair, en ce qui me concerne, à propos de tout ça :c’est l’idéologie qui a apporté le carnage en Irak et en Palestine qui est en train de vous faire perdre votre maison, aujourd’hui.
Revenons en 1992. Cette année-là, Dick Cheney chargea Paul Wolfowitz (sous-secrétaire à la politique de défense) et son adjoint Lewis ‘Scooter’ Libby de préparer le Plan directeur de la Défense américaine [USA Defense Planning Guidance – DFG] pour les années fiscales 1994-1999. Ce document impérialiste sionocentrique fut, par la suite, baptisé ‘Doctrine Wolfowitz’
[ http://www.historycommons.org/context.jsp?item=us_international_relations_41 ], ce après quoi, il ne tarda pas à faire l’objet de fuites au profit du New York Times et à soulever des critiques très sévères. Toutefois, comme nous l’enseigne tristement l’Histoire, rien, ou presque, ne fut tenté afin de doucher l’enthousiasme assassin des Wolfowitz et autres Libby, tant que cette frénésie était encore relativement jeune.
Le document, stupéfiant, visait à fusionner les intérêts américains et les intérêts sionistes globaux en une pratique belliqueuse unifiée. Tout cela se passait au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique, en ayant à l’esprit que l’Amérique était en train de devenir l’unique Superpuissance.
« Notre objectif premier », expliquait Wolfowitz, c’est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival, soit sur le territoire de l’ex-URSS, soit ailleurs, qui risquerait de représenter une menace du même ordre que celle que représentait, naguère, l’Union soviétique ».
Autant Wolfowitz pouvait revendiquer sa croyance en la liberté et en la liberté des marchés, autant l’Amérique ne devait en aucun cas marchander, en ce qui concernait sa prééminence sur le marché mondial et à l’intérieur du nouvel ordre mondial.
Non, les Etats-Unis se devaient de faire preuve du leadership nécessaire pour établir et protéger un nouvel ordre mondial qui tînt sa promesse de convaincre des compétiteurs potentiels, du fait qu’ils ne devaient en aucun cas aspirer à un rôle plus important, ni développer une quelconque posture davantage agressive afin de protéger leurs intérêts légitimes.
Dès 1992, Wolfowitz était conscient du fait que le monde était susceptible d’être réticent à soutenir sa philosophie américaine expansionniste « inspirée ». L’Amérique, selon lui, devait, par conséquent, adopter une pratique assertive unilatérale. Au lieu de compter sur des coalitions internationales et des initiatives de l’Onu, l’Amérique devait s’habituer à l’idée qu’elle serait forcément amenée à agir seule, de son propre chef. Apparemment, déjà en 1992, Wolfowitz chargea l’Amérique de faire la police dans le monde entier.
« A l’instar de la coalition qui s’opposa à l’« agression de l’Irak » [l’invasion du Koweït, ndt], nous devrions attendre de futures coalitions qu’elles soient des assemblées ad hoc, ne durant bien souvent pas plus longtemps que la crise à laquelle on était confronté, et, dans bien des cas, ne dégageant d’accord général que sur les seuls objectifs fixés. Néanmoins, le sentiment que l’ordre mondial est en fin de compte soutenu par les Etats-Unis représentera dorénavant un important facteur de stabilisation ».
Par conséquent, souligne Wolfowitz, l’Amérique doit intervenir quand et là où nous [les Américainsn, ndt] pensons que c’est nécessaire. Mais c’est là où, très rapidement, le sionisme global pointe le bout de son nez. Wolfowitz et Libby, qui étaient encore, à l’époque, des Novices de Sion, réaffirmèrent l’engagement des Etats-Unis vis-à-vis de l’Etat juif [1].
« Au Moyen-Orient et dans le Golfe persique, nous cherchons à renforcer la stabilité régionale, à dissuader tout agresseur potentiel contre nos amis et nos intérêts dans la région, à protéger les personnes et les biens américains et à sauvegarder notre accès à l’espace aérien international, ainsi qu’aux routes maritimes et au pétrole de ces régions du monde. Les Etats-Unis sont engagés vis-à-vis de la sécurité d’Israël et du maintien de sa supériorité qualitative, cruciale pour sa sécurité ».
Inutile de préciser que, connaissant ce que nous savons, aujourd’hui, sur le compte des inclinations interventionnistes criminelles et assassines des néocons, ce document ne devrait absolument pas être une surprise, pour nous. Pourtant, quelques questions méritent d’être posées :
1 – Comment se fait-il que l’Amérique ait été incapable de trouver, au sein de son establishment politique, les moyens de résister à la poussée étrangère incarnée par Wolfowitz ?
2 – Comment se fait-il que l’Amérique, bien qu’elle eût reçu toutes les mises en garde nécessaires, se soit retrouvée, voici de cela dix ans, en train d’agir à l’instar d’une force missionnée par Israël pour aller détruire les dernières poches de résistance à l’impérialisme nationaliste juif ?
Bref : nous devrions nous demander comment il se fait que l’Amérique, jadis symbole de la liberté, se soit laissé réduire en esclavage par des idéologies aussi répugnantes, intrinsèquement liées à certains intérêts tribaux étrangers évidents ?
Le pétrole n’est pas négligeable
Les Etats-Unis d’Amérique sont un grand pays, avec de larges autoroutes et des grosses bagnoles assoiffées de supercarburant. Par conséquent, le pétrole est une clé de sa stabilité et de son bonheur général. Wolfowitz et Libby (du moins, c’est ce qu’il semblait, à l’époque) avaient trouvé le chemin du paradis : ils allaient faire, d’une pierre (oups : plutôt : d’un seul tir de missile de croisière), deux coups… ; c’est ainsi qu’ils planifièrent le vol du pétrole arabe et, concomitamment, la sécurisation de leur Etat juif bien-aimé. Evidemment, l’Amérique n’a pas réussi à réfréner l’appétit de Wolfowitz. En 2003, année où le jeune sage de Sion Wolfowitz était à la veille de devenir un véritable Sage, l’Amérique fut entraînée dans une guerre illégale en Irak. Aujourd’hui, nous pouvons dire sans l’ombre d’un doute que Wolfowitz, l’architecte de la deuxième Guerre du Golfe, a réussi à entraîner son pays dans une défaite catastrophique et humiliante.
Nous le savons : ce plan a échoué. L’Amérique n’a pas réussi à mettre sa lourde pogne sur le pétrole irakien. La reconstruction de l’Irak n’a même pas commencé, et quand elle commencera, ce ne sont pas des compagnies américaines qui en profiteront. L’Amérique est désormais intrinsèquement associée à Israël en tant que principales menaces pour la paix mondiale. Toutefois, Wolfowitz n’a pas entièrement échoué, c’est là le problème : il a réussi à détruire un des ennemis mortels d’Israël, en renversant Saddam Hussein. Mais il semble bien que Saddam, à sa façon, a réussi à entraîner l’ensemble de l’Empire américain derrière lui, dans la tombe. De plus, quand les derniers soldats américains seront hélitreuillés de la zone verte de Bagdad, on prendra conscience du fait que c’est bel et bien l’échec de la doctrine de Wolfowitz qui a fait de l’Iran la principale superpuissance régionale.
J’ai déjà posé cette question, vraiment cruciale : « Comment se fait-il que l’Amérique ait été ainsi incapable de maîtriser ses Wolfowitzes ? Comment se fait-il que l’Amérique laisse une poignée de sionistes fanatiques déterminer sa politique étrangère ? Comment se fait-il que les médias américains, soi-disant libres, aient été incapables de mettre en garde le peuple américain contre l’ennemi de l’intérieur ?
La réponse est probablement : l’argent. Car, c’est vrai, qu’il fait tourner le monde, l’argent. Ou, à tout le moins, il fait tourner le marché immobilier américain…
A travers les siècles, les banquiers juifs se sont acquis une solide réputation de fomenteurs et de financeurs non seulement de guerres [2], mais même d’une révolution communiste [3]. Bien que de riches juifs eussent financé jusqu’ici leurs guerres en utilisant, pour ce faire, leur propres avoirs, Alan Greenspan, le président de la Réserve Fédérale des Etats-Unis, a trouvé, lui, un moyen plus sophistiqué de financer les guerres perpétrées par ses frères idéologiques Libby et Wolfowitz…
Contrairement à cette ringarde de Grande-Bretagne, où Tony Blair a recruté Lord Caisse-Enregistreuse Levy afin d’encourager ses amis sionistes à faire des dons d’argent par procuration [ http://news.bbc.co.uk/1/hi/uk_politics/7114500.stm ] à un parti (travailliste) qui s’apprêtait à déclencher une guerre criminelle, en Amérique, ce furent les classes les plus défavorisées qui furent contraintes, à leur insu, à financer les guerres du moment.
C’est ainsi qu’Alan Greenspan projeta de fournir à son Président un boom économique, en présumant que des conditions économiques de prospérité détourneraient l’attention de la guerre en Irak. Greenspan n’est pas particulièrement un économiste amateur : il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il savait pertinemment qu’aussi longtemps que les Américains prospéreraient, achetant et vendant des biens immobiliers, son Président serait en mesure de poursuivre sa mise en application de la doctrine Wolfowitz , détruisant les Arabes, « ces pelés, ces galeux » et, cela, au nom de la « démocratie ».
Greenspan conseilla au peuple américain d’acheter, acheter et encore… acheter. Il martela le vieux mantra : dépenser, c’est patriotique. Il trouva aussi le moyen de convaincre les Américains que, même s’ils n’avaient pas d’argent à dépenser, cela ne devrait en aucun cas les faire hésiter : ils paieraient plus tard, voilà tout…
Sans nous perdre dans les méandres de l’économie, c’est Greenspan qui a préparé le terrain monétaire à l’ascension des organismes de placements de prêts immobiliers à « subprimes ». Il s’agit d’un marché de prêts financiers, spécialisé dans les emprunts et les prêts à haut risque.
« La technologie financière », expliquait Greenspan
en avril 2005, « nous a apporté une multitude de nouveaux produits de placement, comme les prêts à subrimes et les programmes d’opportunités de crédit destinés aux immigrés ».
Il faut reconnaître qu’il est presque rassurant de voir que Greenspan se soucie tellement des immigrés récemment arrivés aux Etats-Unis …
De tels développements, poursuivait Greenspan, sont représentatifs des réactions du marché, qui ont guidé notre industrie des services financiers tout au long de l’histoire de notre pays. Avec une telle avancée technologique, les prêteurs ont profité de modèles d’évaluation prudentielle et d’autres techniques permettant d’accorder des prêts, avec efficacité, à un éventail d’emprunteurs beaucoup plus large.
Greenspan reconnaît, en cela, qu’il soumettait le système bancaire américain à une expérimentation de pointe. En apparence…
Là où l’on aurait refusé purement et simplement d’accorder un crédit à des impétrants apparemment un peu plus marginaux que d’autres, naguère, les prêteurs étaient désormais en mesure d’estimer le risque que représentaient certains demandeurs individuels, et d’évaluer la valeur de ce risque de manière correcte.
Ai-je bien entendu ?
Ces perfectionnements ont conduit à une croissance rapide des attributions de prêts immobiliers à subprimes ; de fait, aujourd’hui, ces prêts représentent en gros 10 % du nombre total des prêts immobiliers, aujourd’hui, alors qu’ils n’en représentaient au maximum que de 1 à 2 %, au début des années 1990.
Exactement comme Wolfowitz, Greenspan avait, lui aussi, un plan. Et, tout comme la guerre de Wolfowitz, ce plan a même marché, pendant un certain temps Seulement voilà : patatrac, il n’a pas marché jusqu’au bout…
Nous nous souvenons, tous, de l’extravagante déclaration de victoire en Irak du président Bush http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/2989459.stm ; nous savons aussi qu’il n’avait pas fallu bien longtemps au peuple américain pour comprendre que l’Amérique ne gagnerait jamais cette guerre. De la même manière, Greenspan disposait initialement de certaines données dont il pouvait légitimement être fier. Les prêts à subprimes qu’il encouragea furent effectivement une contribution majeure à l’augmentation du nombre des propriétaires de leur logement et à la prospérité du secteur du bâtiment. Le taux général des foyers propriétaires de leur logement passa ainsi aux Etats-Unis de 64 % en 1994 à un pic de 69,2 %, atteint en 2004, année où l’on enregistra un record jamais dépassé depuis. L’immobilier était devenu le premier secteur économique des Etats-Unis, et de plus en plus de spéculateurs investissaient de l’argent dans cette branche. Sur l’année 2006, 22 % des logements achetés (soit 1,65 millions d’unités) l’ont été à des fins de placement, tandis que 14 % (soit 1,07 millions d’unité) étaient des résidences secondaires.
Ces chiffres ont incité les Américains à croire que leur économie connaissait un authentique boom. Or, quand l’économie est en plein boom, personne ne s’intéresse vraiment à la politique étrangère ; par conséquent, les Américains se foutaient bien des deux millions de morts irakiens… Mais c’est alors que la réalité, gravissime, s’abattit sur un très grand nombre d’ouvriers américains et d’immigrés qui, soudain, furent incapables de rembourser un argent qu’ils n’avaient jamais possédé, en réalité.
En raison de l’augmentation du prix du pétrole et des taux d’intérêt, des millions d’Américains pauvres se retrouvèrent sur la paille. Rentrant de leurs congés et retournant à leurs pavillons de banlieue récemment échetés et situés au diable-vau-vert, ils n’avaient plus un seul dollar vaillant dans leur cochon rose pour honorer leurs échéances de prêt. Par conséquent, en très peu de temps, des millions de maisons ont dû être mises en vente. Bien plus inquiétant, encore, toutefois : il n’y avait personne pour les acheter, et ce sont les banques qui les ont saisies. Les pauvres, en Amérique, se retrouvaient plus pauvres qu’ils ne l’avaient jamais été.
Cela ressemble un peu à Wolfowitz, renversant un Saddam Hussein qui parvient à tirer l’Empire américain derrière lui dans la tombe. Les Américains pauvres que Greenspan avait réussi à faire financer la guerre de Wolfowitz ont réussi à fiche par-terre le capitalisme américain, ainsi que le système financier et le système bancaire américains. La politique de Greenspan, à l’évidence, a abouti à un génocide de classe qui laisse dans le système financier américain un trou qui s’élève, aujourd’hui, à un trillion de dollars, mais qui risque de s’élargir encore considérablement dans les jours à venir [4].
Alors : botte cachère, ou upercut sioniste ?
Greenspan et Wolfowitz me rappellent cette blague d’un chirurgien insensible, qui sort de la salle d’opération après une intervention cardiaque de douze heures, et qui dit à la famille terriblement angoissée de l’opéré que l’opération a été un succès total, mais que leur être cher a clamsé avant la fin…
Les doctrines de Greenspan et de Wolfowitz semblaient prometteuses, sur le papier. L’opération se déroulait formidablement bien, mais, apparemment, l’Empire américain a clamsé avant la fin… L’acharnement thérapeutique ne l’empêchera plus, désormais, de passer l’arme à gauche. Greenspan, à ses dires, aurait tout fait pour les immigrés et les pauvres. Wolfowitz avait recruté la Grandiose Amérique pour être le Flic de la police mondiale. Entre nous soit dit, c’est là un refrain bien connu : ce peuple (américain) magnifique cherche toujours à sauver le monde. Ils apportent la démocratie aux Arabes, et l’égalité aux pauvres… Mais d’une manière ou d’une autre, c’est toujours Israël qui finit par en bénéficier. Il suffit de lire Herzl pour comprendre que le sionisme politique n’a pas d’autre finalité que de faire en sorte que les superpuissances finissent par servir la cause sioniste…
Vous êtes-vous jamais demandé comment il se fait que l’Empire britannique a décidé de promettre un foyer national juif aux sionistes, comme par hasard en 1917 ? Vous êtes-vous jamais demandé ce que Balfour avait reçu, en retour ? [5]
Certains Américains se sont laissé berner au point de suivre aveuglément Wolfowitz et Greenspan, et de très nombreux autres ont été catastrophiquement assez stupide pour ne pas les arrêter tant qu’il en était encore temps. Aussi désastreux cela paraisse, Greenspan et Wolfowitz auraient dû, au minimum, être stoppés, et même, on n’aurait jamais dû les laisser accéder aux responsabilités qui furent les leurs. Un sioniste qui proclame son affiliation à des intérêts nationaux étrangers ne devrait en aucun cas être nommé par une administration quelle qu’elle soit, ni par une quelconque institution politique. Dès 1992, les Américains auraient dû être au courant de la présence de sionistes infiltrés dans la cabine de pilotage de leur QG stratégique. Les Américains auraient dû se méfier à l’extrême, dès lors que la scandaleuse affaire d’espionnage autour de Jonathan Pollard avait déjà éclaté. L’affaire Aipac http://www.antiwar.com/justin/?articleid=4178 ne fut pas non plus, à proprement parler, une surprise…
Toutefois, la dénonciation de Fibby Libby, http://www.nypost.com/seven/03072007/news/nationalnews/fibby_libby_guilty_in_spy_lie_scandal_nationalnews_michael_j__sniffen_and_matt_apuzzo__ap.htm , qui avait refilé des informations à un agent de la C IA (Valerie E. Wilson, alias Valerie Plame) à seule fin de mettre la pression sur son mari, John Wilson [ http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_C._Wilson] , qui critiquait la guerre en Irak http://en.wikipedia.org/wiki/Iraq_war , aurait dû représenter le dernier clou planté dans le cercueil des siono-conservateurs. Apparemment, les Américains ignorèrent tous les avertissements. En conséquence, ils ont beaucoup de plaies à lécher. De fait, à la lecture des quotidiens du matin, on constate que l’Amérique est en train de devenir une plaie gigantesque, bien trop étendue pour pouvoir être léchée…
Mais ce n’est pas seulement le cas de l’Amérique. Blair a payé le prix le plus élevé, politiquement, pour son implication avec le sioniste Levy, et son gang de donateurs par délégation et d’Amis Travaillistes d’Israël. Il ne s’agit nullement, ici, de croyance religieuse, d’origine ethnique ou d’orientation raciale. Non : nous parlons bien du sionisme, qui n’est rien d’autre qu’une affiliation idéologique juive diasporique envers un précepte nationiste expansionniste étranger poursuivant des intérêts mondiaux. Exactement de la même manière que l’Amérique et la Grande-Bretagne ne laisseraient en aucun cas un nationaliste chinois ou un nationaliste allemand se charger de leur planification stratégique, elles devraient bannir les sionistes, ou ceux qui peuvent être soupçonnés de l’être, de toute proximité avec leurs processus de décision politique.
Manifestement - il ne faut jamais se lasser de le rappeler – les juifs ne sont pas nécessairement sionistes. Ils peuvent aussi être humanistes, universalistes, ou des êtres humains ordinaires, des plombiers, des musiciens, des commerçants et même des voleurs à la tire. Toutefois , les sionistes, parmi les juifs, sont très faciles à repérer. Ils agissent toujours, politiquement, en juifs. Ils dirigent des lobbies juifs, des think tanks juifs et des groupes de pression juifs. Ainsi, le Jewish American Committee [JAC], l’Aipac, Jews for Peace et Anti-Zionist Jews sont, tous, différentes formes de politique nationaliste juive tribale. Toutes ces organisations ne sont que des avatars de groupes de pression tribaux et racistes, et ce sont d’ailleurs des organisations d’un sionisme enragé, qui n’ont pour seule finalité que de servir ce qu’elles considèrent comme les intérêts juifs mondiaux.
Lénine et Trotski étaient juifs, c’étaient des idéologues, et pourtant, ils n’opéraient pas prioritairement en tant que juifs. Par conséquent, ils n’étaient pas sionistes. En revanche, le Bund était une organisation sioniste enragée, en dépit du fait qu’il s’opposait, pour la galerie, au sionisme. Le Bund était sioniste pour la simple raison qu’il agissait en tant qu’organisation tribale juive. Le Bund était sioniste, tout simplement parce qu’il était racialement orienté, et non pas motivé par l’universalisme.
En résumé, toutes les opérations politiques tribales juives ne sont que différentes formes de formules sionistes qui visent à exercer des pressions sur divers secteurs et de promouvoir des intérêts juifs différents, et parfois même contradictoires.
N’interprétez pas mes propos de manière erronée. Les juifs doivent être à leur aise pour agir et s’engager politiquement, et ce n’est que des juifs nationalistes tribaux dont il importe de se méfier. Comme je l’ai déjà dit, un juif tribal peut être musicien, il peut être plombier, il peut être poète, il peut être vedette de cinéma ou prof d’université, néanmoins, vous devez vous assurez qu’il n’est pas en train de vous entraîner dans une guerre, voire même de financer une guerre dont vous pensez, bien à tort, qu’elle est votre guerre…
De manière très significative, Michael Howard, l’ex-dirigeant du parti conservateur britannique, bien que juif, n’était jamais apparu sous la forme d’un agent sioniste ou d’un agent juif tribal. Il était juif, et il était fier de l’être, il pouvait même, parfois, persiller ses arguments politiques de quelque souvenir de famille en yiddish et nous faire pleurer dans les chaumières avec ses étranges « miseryschmaltz ». Toutefois, en tant que dirigeant politique, il était au-dessus de tout ça. C’était un homme ordinaire, il ressemblait à tous les Britanniques. Il n’a jamais semblé à la veille de sacrifier les intérêts de la Grande-Bretagne afin de servir quelque intérêt tribal étranger. Blair, au contraire, n’est pas juif, mais il a en toute conscience sacrifié les intérêts de la Grande-Bretagne , tandis qu’il était financé par Levy et ses acolytes. Bush a fait la même chose, en mettant en œuvre le mantra de ses Greenspan et autres Wolfowitz.
Vous allez peut-être vous demander, à ce stade, si je vois dans le krach financier un complot sioniste ? De fait, c’est le contraire : en réalité, il s’agit d’un accident sioniste. Le patient n’a pas tenu le coup jusqu’à la fin de l’opération. Cet accident de sionisme nous permet de jeter un rapide coup d’œil au sinistre programme du sionisme politique. Cet accident de sionisme nous donne l’opportunité de voir qu’en matière de misère, nous sommes dans le même lot que les Palestiniens, les Irakiens et les Afghans : c’est un même ennemi, que nous avons en partage.
De plus, le désastre économique actuel met en danger la sécurité de millions de juifs occidentaux, qui n’ont strictement rien à voir ni avec l’économie mondialisée, ni avec le système bancaire, ni avec le sionisme. Il serait désastreux de voir des juifs innocents impliqués collectivement par les crimes perpétrés par une poignée d’exaltés nationalistes tribaux. Mais je crois fermement qu’en ce qui concerne les juifs, il peut y avoir une issue : il est absolument temps, pour les juifs, de prendre au sérieux leur émancipation. Au lieu de célébrer collectivement et publiquement leurs symptômes, ils iraient beaucoup mieux s’ils s’attelaient intensément à rechercher la signification de la pensée éthique universelle, afin de la faire leur. Aimer votre voisin et tendre l’autre joue, voilà, indubitablement, un bon départ. C’est exactement ce que les Wolfowitz et autres Greenspans n’ont pas fait, ou qu’ils n’ont pas compris, ce qui les a empéché de le mettre en œuvre.
[1] : Le passage qui suit est paru dans le texte amendé (16/41992) qui fit suite à l’embarrassante fuite (antérieure) du New York Times.
[3] : Jacob Schiff (chef de la Kuhn , Loeb & Company) a vraisemblablement donné vingt millions de dollars à la révolution bolchevique. Un an après sa disparition, les Bolcheviques ont déposé plus de six-cents millions de roubles à la banque Kuhn & Loeb, celle de Shiff (New York Journal American, 3 février 1949).
[4] : Très significativement, l’administration américaine ayant pris conscience de l’ampleur du désastre, une mesure de rachat d’urgence fut suggérée afin de combler, de toute urgence, le trou noir qui s’était créé dans la finance américaine. Notons que ce ne sont pas les millions d’Américains déshérités et dépossédés dont on s’occupe. Nul, au sein du gouvernement américain, ou parmi les législateurs, ne se préoccupe le moins du monde du sort des pauvres. En lieu et place, le gouvernement américain s’empresse de sauver la poignée des richissimes banquiers criminels. Apparemment, la leçon n’a pas encore été retenue : les décideurs politiques américains s’occupent bien davantage de ceux qui dirigent (et roulent) l’économie capitaliste que de ceux qu’ils ont pour vocation de servir.
[5] On pourrait erronément supposer que le shift du lobbying juif, passant du soutien de l’Allemagne à celui de l’Amérique, aurait résulté de l’ascension d’Hitler, puis de son accession au pouvoir. En réalité, l’écrivain israélien Amos Elon (dans son ouvrage The Pity of it All) nous donne une vision historique extrêmement intéressante de cette question. Apparemment, à la veille de la Première guerre mondiale, certains lobbies juifs allemands extrêmement puissants opéraient en Amérique. Apparemment, d’éminents juifs américains d’origine allemande protestèrent contre l’entrée en guerre de l’Amérique aux côtés de l’Angleterre et de la France. Dans une déclaration au New York Times, le 22 novembre 1914, Jacob H. Schiff, directeur de la banque Kuhn &Loeb (à l’époque, la seconde banque privée des Etats-Unis), accusait les Britanniques et les Français de tenter de détruire l’Allemagne uniquement pour des raisons commerciales (Elon, p. 253). Inutile de dire que les juifs d’Europe orientlae qui émigrèrent aux Etats-Unis, fuyant la Russie tsariste antisémite, voyaient dans les soldats de l’armée allemande des libérateurs. Dans son écrasante majorité, la juiverie américaine était pro-allemande.
Le gouvernement britannique prit ces développements très au sérieux. A l’époque, l’ambassadeur britannique aux Etats-Unis suspecta un complot juif en Amérique. La Déclaration Balfour (1917) fut dans une large mesure une tentative de détourner les sentiments anti-britanniques prévalant au sein de la juiverie mondiale. Dans une certaine mesure, cette stratégie (qui relevait très largement de l’entourloupe) fut couronnée de succès, tout au moins, dans le court terme. En effet, c’est à la suite de cette déclaration que la juiverie mondiale, tant sioniste que non sioniste, se rangea majoritairement aux côtés des Alliés.
Vendredi 03 Octobre 2008