Israël et le sionisme : Un projet unique dans l'histoire
Entrevue avec Gilad Atzmon
par Sylvia Cattori
(...)Gilad Atzmon: Récemment, je suis tombé sur une critique trotskyste s'en prenant à mon travail. L'argument contre moi était le suivant : « Gilad a tort parce qu'il trouve moyen d'expliquer le sionisme sans le colonialisme. Il explique l'holocauste sans le fascisme. Il explique même la récession, la catastrophe économique mondiale, sans le capitalisme ». (...)
Silvia Cattori : Je voudrais mieux comprendre votre objection à ceux qui considèrent Israël comme un État colonial. L'Afrique du Sud par exemple, avait rompu tout lien institutionnel avec la Grande Bretagne et s'était retirée du Commonwealth déjà dans les années soixante. Il n'y avait donc plus de « nation mère » extérieure au pays. Néanmoins la population noire combattait les « colons » qui avaient installé l'apartheid. En ce sens, ne peut-on pas considérer qu'il y a une similitude avec la lutte actuelle des Palestiniens pour leurs droits face aux colons juifs venus s'installer sur leur terre, et que cette lutte est, d'une certaine manière, une lutte contre le colonialisme ? Il est vrai que les Sud Africains blancs n'ont pas mis en œuvre des tactiques meurtrières massives contre les autochtones. Est-ce parce que vous mettez l'accent sur ce point que vous mettez au centre le caractère unique du projet sioniste plutôt que le colonialisme ?
Gilad Atzmon : La grande question que j'essaie de soulever ici est : pourquoi ne pouvons-nous pas développer une pensée cohérente ? Les questions liées à l'adoption du paradigme colonial ne sont évidemment qu'un exemple. Nous sommes soumis à la tyrannie meurtrière du politiquement correct.
Vous avez raison de relever que certains États coloniaux ont coupé les liens avec leurs mères patries respectives. Mais Israël n'a pas eu à couper les liens avec une mère patrie parce qu'elle n'en a jamais eu. Dans ce sens, le sionisme n'a jamais été un projet colonial. Le paradigme colonial est un leurre.
La grande question à se poser est : pourquoi « la gauche » et les juifs antisionistes s'accrochent-ils désespérément au paradigme colonial ? Et voici ma réponse :
1. C'est sécurisant ; cela fait apparaître la critique de l'État juif comme légitime.
2. C'est porteur de l'espoir d'une solution : si Israël n'est vraiment qu'un État colonial comme tous ceux dont l'histoire nous fournit l'exemple, il finira par se fondre dans la région et devenir un État « normal ».
Vous pourriez me demander : où est le problème dans une telle approche ? Eh bien, c'est assez évident ; tout ce discours est en fait sans aucune pertinence par rapport à la maladie sioniste. C'est comme traiter un patient atteint d'un cancer du côlon avec quelques fortes pilules contre la diarrhée, simplement parce que les symptômes sont un peu similaires.
C'est actuellement, de façon assez désastreuse, le niveau du discours de notre gauche intellectuelle.
Silvia Cattori : Mais ceux qui, au sein du mouvement de solidarité, dénoncent le « colonialisme israélien », critiquent la politique raciste d'Israël, et soutiennent le droit au retour des réfugiés, ne disent-ils pas exactement la même chose que vous ?
Gilad Atzmon : Pour commencer, nous sommes bel et bien partie du même mouvement, et je suppose que nous sommes guidés par les mêmes intuitions éthiques. Cependant, il y a une nette différence entre nous car, ceux qui s'appuient sur le « paradigme colonial », transmettent l'idée que le projet national juif est tout à fait assimilable à la tendance nationaliste du 19e siècle. Ce qui revient à dire que les juifs ont fêté leur « symptôme national », comme la plupart des nations coloniales européennes, et qu'ils l'ont simplement fait après les autres.
Le « paradigme colonial » est donc invoqué pour soutenir également l'idée qu'Israël est un État d'apartheid, très semblable à la plupart des autres entreprises coloniales du passé. Mon approche est totalement différente, parce que je dirais qu'Israël et le sionisme représentent un projet unique dans l'histoire, et que la relation entre Israël et l'action des lobbies juifs en Occident est également tout à fait unique dans l'histoire.
J'irais même plus loin pour dire que, si les Palestiniens sont en effet à l'avant-garde d'une bataille pour l'humanité, le fait est que nous sommes tous soumis à la politique sioniste mondiale. Selon mon modèle, l'effondrement du crédit est en fait un coup sioniste. La guerre en Irak est une guerre sioniste. Je dirais avec force que le sionisme est depuis longtemps passé de la « terre promise » du récit, à la « planète promise » du cauchemar. Je soutiens aussi qu'il serait impossible de ramener la paix dans le monde sans affronter la véritable signification de l'idéologie juive contemporaine.
Curieusement, beaucoup de ceux qui soutiennent avec enthousiasme le « paradigme colonial », ont également été très prompts à dénoncer le travail de John Mearsheimer et Stephen Walt sur le lobby israélien. Si Mearsheimer et Walt sont dans le vrai, et je pense qu'ils le sont, alors c'est le pouvoir juif que nous avons à affronter. Et c'est précisément pour nous empêcher de le faire que la « gauche juive » et l'intelligentsia juive sont là. (...)
Silvia Cattori : Je voudrais mieux comprendre votre objection à ceux qui considèrent Israël comme un État colonial. L'Afrique du Sud par exemple, avait rompu tout lien institutionnel avec la Grande Bretagne et s'était retirée du Commonwealth déjà dans les années soixante. Il n'y avait donc plus de « nation mère » extérieure au pays. Néanmoins la population noire combattait les « colons » qui avaient installé l'apartheid. En ce sens, ne peut-on pas considérer qu'il y a une similitude avec la lutte actuelle des Palestiniens pour leurs droits face aux colons juifs venus s'installer sur leur terre, et que cette lutte est, d'une certaine manière, une lutte contre le colonialisme ? Il est vrai que les Sud Africains blancs n'ont pas mis en œuvre des tactiques meurtrières massives contre les autochtones. Est-ce parce que vous mettez l'accent sur ce point que vous mettez au centre le caractère unique du projet sioniste plutôt que le colonialisme ?
Gilad Atzmon : La grande question que j'essaie de soulever ici est : pourquoi ne pouvons-nous pas développer une pensée cohérente ? Les questions liées à l'adoption du paradigme colonial ne sont évidemment qu'un exemple. Nous sommes soumis à la tyrannie meurtrière du politiquement correct.
Vous avez raison de relever que certains États coloniaux ont coupé les liens avec leurs mères patries respectives. Mais Israël n'a pas eu à couper les liens avec une mère patrie parce qu'elle n'en a jamais eu. Dans ce sens, le sionisme n'a jamais été un projet colonial. Le paradigme colonial est un leurre.
La grande question à se poser est : pourquoi « la gauche » et les juifs antisionistes s'accrochent-ils désespérément au paradigme colonial ? Et voici ma réponse :
1. C'est sécurisant ; cela fait apparaître la critique de l'État juif comme légitime.
2. C'est porteur de l'espoir d'une solution : si Israël n'est vraiment qu'un État colonial comme tous ceux dont l'histoire nous fournit l'exemple, il finira par se fondre dans la région et devenir un État « normal ».
Vous pourriez me demander : où est le problème dans une telle approche ? Eh bien, c'est assez évident ; tout ce discours est en fait sans aucune pertinence par rapport à la maladie sioniste. C'est comme traiter un patient atteint d'un cancer du côlon avec quelques fortes pilules contre la diarrhée, simplement parce que les symptômes sont un peu similaires.
C'est actuellement, de façon assez désastreuse, le niveau du discours de notre gauche intellectuelle.
Silvia Cattori : Mais ceux qui, au sein du mouvement de solidarité, dénoncent le « colonialisme israélien », critiquent la politique raciste d'Israël, et soutiennent le droit au retour des réfugiés, ne disent-ils pas exactement la même chose que vous ?
Gilad Atzmon : Pour commencer, nous sommes bel et bien partie du même mouvement, et je suppose que nous sommes guidés par les mêmes intuitions éthiques. Cependant, il y a une nette différence entre nous car, ceux qui s'appuient sur le « paradigme colonial », transmettent l'idée que le projet national juif est tout à fait assimilable à la tendance nationaliste du 19e siècle. Ce qui revient à dire que les juifs ont fêté leur « symptôme national », comme la plupart des nations coloniales européennes, et qu'ils l'ont simplement fait après les autres.
Le « paradigme colonial » est donc invoqué pour soutenir également l'idée qu'Israël est un État d'apartheid, très semblable à la plupart des autres entreprises coloniales du passé. Mon approche est totalement différente, parce que je dirais qu'Israël et le sionisme représentent un projet unique dans l'histoire, et que la relation entre Israël et l'action des lobbies juifs en Occident est également tout à fait unique dans l'histoire.
J'irais même plus loin pour dire que, si les Palestiniens sont en effet à l'avant-garde d'une bataille pour l'humanité, le fait est que nous sommes tous soumis à la politique sioniste mondiale. Selon mon modèle, l'effondrement du crédit est en fait un coup sioniste. La guerre en Irak est une guerre sioniste. Je dirais avec force que le sionisme est depuis longtemps passé de la « terre promise » du récit, à la « planète promise » du cauchemar. Je soutiens aussi qu'il serait impossible de ramener la paix dans le monde sans affronter la véritable signification de l'idéologie juive contemporaine.
Curieusement, beaucoup de ceux qui soutiennent avec enthousiasme le « paradigme colonial », ont également été très prompts à dénoncer le travail de John Mearsheimer et Stephen Walt sur le lobby israélien. Si Mearsheimer et Walt sont dans le vrai, et je pense qu'ils le sont, alors c'est le pouvoir juif que nous avons à affronter. Et c'est précisément pour nous empêcher de le faire que la « gauche juive » et l'intelligentsia juive sont là. (...)
Atzmon on Chomsky: “As you may know Chomsky is totally discredited.”
“The success of the Zionist agenda so far has a lot to do with the fact that they operate within tolerant discourses and people like yourself and Chomsky would go out of your way to defend them with foggy ideology. Unfortunately, this ideology doesn’t hold water anymore. As you may know Chomsky is totally discredited. His lame argument against Walt and Mearsheimer, which is similar to yours, puts a big question mark over his entire life time project. This may be a shame but the good news is that the resentment towards Zionism, Israel and relentless Jewish lobbying is becoming a mass phenomenon.”
“I have a lot of respect for what Chomsky did along the years. However, as American activist Jeff Blankfort pointed out recently, Chomsky has been dismissing the power of the pro-Israel lobby. He opposed the BDS movement and made some efforts to “dissuade people from using the term ‘apartheid’ to describe Israel's control over Palestinian society”. Chomsky also opposes the Palestinian right of return and a one-state solution. Chomsky is in fact a liberal Zionist as well as a kibbutz enthusiast. This is enough to explain why his voice has been pushed to the margin within the Palestinian solidarity discourse.”
Quand Bricmont désavoue Collon. La désionisation de la mentalité américaine
Du judaïsme au sionisme: lettre ouverte à Michel Collon
(...)Mais venons-en à l’essentiel : l’antisionisme. Vous reprochez à Alain SoraI de donner à la question religieuse une place trop importante. Et en même temps vous lui reprochez de faire le jeu de nos "philosophes" sionistes trop heureux de pouvoir taxer d’antisémitisme tout antisioniste qui émet une critique du judaïsme. D’abord sur la forme : faut-il donc accepter les catégories de nos ennemis – ici les sionistes qui en revendiquant l’existence d’un État juif font du racisme "anti-goy" une institution - pour ne pas « tendre le bâton pour se faire battre » ? Non, il faut les réfuter et jeter au loin ce bâton qui n’a pas lieu d’être. Ensuite sur le fond : le sionisme est un projet juif, même s’il a pu, au cours du temps, être supporté par des non-juifs.
Et un juif, qu’est-ce donc si ce n’est l’adepte d’une religion ? Mais peut-être – sûrement - qu’en homme de gauche vous refusez d’imaginer que le monde puisse être, aujourd’hui encore, dirigé par des pensées dont les racines puiseraient aux sources des textes sacrés. Pourtant la légitimation sioniste de la présence juive en Palestine - et pas ailleurs - s’y trouve bien. La Terre Promise est un concept religieux et la reconstruction du Troisième Temple un projet bien réel qui tire sa motivation de textes prophétiques. Même Georges Bush, en son temps, légitimait in petto, sa croisade contre l’Irak par la guerre de Gog et Magog2 !
Mais peut-être me direz-vous encore qu’un juif ce n’est pas seulement l’adepte d’une religion, qu’il y a d’ailleurs beaucoup de juifs athées, qu’Herzl lui-même l’était, etc.... Mais accepter cela c’est accepter qu’il y ait un peuple juif en-dehors de la religion juive. Un peuple qui, parti de Ur, aurait erré dans le désert, puis après moult pérégrinations se serait installé enfin en Palestine, avant de se disséminer aux quatre coins de la Terre. Un peuple qui ne pouvait se fondre dans les autres – où sont les Celtes ou les Tartares aujourd’hui, si ce n’est fondus dans de nouveaux peuples ? - parce qu’il aurait une particularité qui le rendrait différent, non-miscible, quelque chose d’unique comme un gène, mieux qu’un gène, puisque le caractère qui y serait lié se transmettrait ou ne se transmettrait pas, sans jamais se métisser.
Vous êtes juif ou goy, jamais à demi-juif. Vous connaissez pourtant les thèses de Shlomo Sand3, et avant lui d’Arthur Koestler4 ? Et certainement que vous y souscrivez. Alors ? Qu’est-ce qui vous fait ainsi lever le bras pour vous défendre du bâton ? Vous voilà citant Tariq Ramadan qui, comme des milliers d’autres, la Licra et le Mrap en tête, lient l’antisémitisme à une forme de racisme. Nous y voilà ! Si l’antisémitisme est une forme de racisme - comme le désire une certaine élite sioniste en place pour empêcher toute critique du judaïsme et du sionisme qui en est issu - alors le « sémite » est le représentant d’une race, ou disons - puisque je suppose encore une fois qu’en homme de gauche vous réfutez le mot même de race – d’une ethnie particulière. Mais quelle ethnie peut trouver en son sein aussi bien des blonds aux yeux bleus, des roux, des peaux mates aux regards foncés que des noirs de peau ? Aucune. Alors d’où vient le ciment de ce "peuple" ? D’où vient-il si ce n’est d’une religion commune ?
On tourne en rond, vous le voyez bien. Ce peuple n’est peuple que par la désignation divine - selon ce peuple lui-même - qui a fait de lui le Peuple Élu. Et de la Palestine la Terre qui lui aurait été promise par leur Dieu. Vous ne pouvez pas sortir de là. Faire de ce peuple une entité anthropologique unique c’est non seulement accepter l’idée génétique de la judaïté, mais c’est en plus accepter que cette idée génétique bouleverse toutes les notions de la génétique en ne se transmettant que par la mère ( je n’ignore pas l’ADN mitochondrial mais vous savez aussi bien que moi que la recherche de ce côté là n’est qu’une tentative de justification désespérée) et qui porterait sur un caractère qu’on ne retrouverait ni dans le phénotype ni dans une particularité du métabolisme de celui qui en aurait hérité. C’est absurde.
Un dernier mot : il n’y a pas de « politique coloniale israélienne », Monsieur Collon ; l’existence d’Israël est une politique coloniale à elle toute seule, mais une politique coloniale qui n’est pas celle d’une nation, comme l’a été la politique coloniale de la France ou de la Belgique. Elle est le fruit d’un concept religieux qui est le fondement du judaïsme5, et qui fait des Juifs des hommes différents de tous les autres hommes - un peuple à part de tous les autres peuples - et qui auraient sur une terre sur laquelle ils n’ont pas majoritairement vécu depuis deux mille ans, des droits imprescriptibles.
Or, vous n’acceptez pas cela, et vous avez raison. Mais alors comment, si vous pensez qu’être juif ce n’est pas faire partie d’une race à part, ni par élection divine, ni par l’existence d’un génome spécifique, justifiez-vous que cet antisémitisme qu’on nous jette à la figure soit un racisme ? Vous ne le pouvez pas, et c’est pour cela que, comme tous les autres qui manient ce bâton, vous prenez soin d’en faire un racisme "à part", une « forme de racisme »... afin d’embrouiller suffisamment les concepts pour que la raison , tétanisée, ne puisse répondre.
Et un juif, qu’est-ce donc si ce n’est l’adepte d’une religion ? Mais peut-être – sûrement - qu’en homme de gauche vous refusez d’imaginer que le monde puisse être, aujourd’hui encore, dirigé par des pensées dont les racines puiseraient aux sources des textes sacrés. Pourtant la légitimation sioniste de la présence juive en Palestine - et pas ailleurs - s’y trouve bien. La Terre Promise est un concept religieux et la reconstruction du Troisième Temple un projet bien réel qui tire sa motivation de textes prophétiques. Même Georges Bush, en son temps, légitimait in petto, sa croisade contre l’Irak par la guerre de Gog et Magog2 !
Mais peut-être me direz-vous encore qu’un juif ce n’est pas seulement l’adepte d’une religion, qu’il y a d’ailleurs beaucoup de juifs athées, qu’Herzl lui-même l’était, etc.... Mais accepter cela c’est accepter qu’il y ait un peuple juif en-dehors de la religion juive. Un peuple qui, parti de Ur, aurait erré dans le désert, puis après moult pérégrinations se serait installé enfin en Palestine, avant de se disséminer aux quatre coins de la Terre. Un peuple qui ne pouvait se fondre dans les autres – où sont les Celtes ou les Tartares aujourd’hui, si ce n’est fondus dans de nouveaux peuples ? - parce qu’il aurait une particularité qui le rendrait différent, non-miscible, quelque chose d’unique comme un gène, mieux qu’un gène, puisque le caractère qui y serait lié se transmettrait ou ne se transmettrait pas, sans jamais se métisser.
Vous êtes juif ou goy, jamais à demi-juif. Vous connaissez pourtant les thèses de Shlomo Sand3, et avant lui d’Arthur Koestler4 ? Et certainement que vous y souscrivez. Alors ? Qu’est-ce qui vous fait ainsi lever le bras pour vous défendre du bâton ? Vous voilà citant Tariq Ramadan qui, comme des milliers d’autres, la Licra et le Mrap en tête, lient l’antisémitisme à une forme de racisme. Nous y voilà ! Si l’antisémitisme est une forme de racisme - comme le désire une certaine élite sioniste en place pour empêcher toute critique du judaïsme et du sionisme qui en est issu - alors le « sémite » est le représentant d’une race, ou disons - puisque je suppose encore une fois qu’en homme de gauche vous réfutez le mot même de race – d’une ethnie particulière. Mais quelle ethnie peut trouver en son sein aussi bien des blonds aux yeux bleus, des roux, des peaux mates aux regards foncés que des noirs de peau ? Aucune. Alors d’où vient le ciment de ce "peuple" ? D’où vient-il si ce n’est d’une religion commune ?
On tourne en rond, vous le voyez bien. Ce peuple n’est peuple que par la désignation divine - selon ce peuple lui-même - qui a fait de lui le Peuple Élu. Et de la Palestine la Terre qui lui aurait été promise par leur Dieu. Vous ne pouvez pas sortir de là. Faire de ce peuple une entité anthropologique unique c’est non seulement accepter l’idée génétique de la judaïté, mais c’est en plus accepter que cette idée génétique bouleverse toutes les notions de la génétique en ne se transmettant que par la mère ( je n’ignore pas l’ADN mitochondrial mais vous savez aussi bien que moi que la recherche de ce côté là n’est qu’une tentative de justification désespérée) et qui porterait sur un caractère qu’on ne retrouverait ni dans le phénotype ni dans une particularité du métabolisme de celui qui en aurait hérité. C’est absurde.
Un dernier mot : il n’y a pas de « politique coloniale israélienne », Monsieur Collon ; l’existence d’Israël est une politique coloniale à elle toute seule, mais une politique coloniale qui n’est pas celle d’une nation, comme l’a été la politique coloniale de la France ou de la Belgique. Elle est le fruit d’un concept religieux qui est le fondement du judaïsme5, et qui fait des Juifs des hommes différents de tous les autres hommes - un peuple à part de tous les autres peuples - et qui auraient sur une terre sur laquelle ils n’ont pas majoritairement vécu depuis deux mille ans, des droits imprescriptibles.
Or, vous n’acceptez pas cela, et vous avez raison. Mais alors comment, si vous pensez qu’être juif ce n’est pas faire partie d’une race à part, ni par élection divine, ni par l’existence d’un génome spécifique, justifiez-vous que cet antisémitisme qu’on nous jette à la figure soit un racisme ? Vous ne le pouvez pas, et c’est pour cela que, comme tous les autres qui manient ce bâton, vous prenez soin d’en faire un racisme "à part", une « forme de racisme »... afin d’embrouiller suffisamment les concepts pour que la raison , tétanisée, ne puisse répondre.
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Finkelstein And Chomsky on Gaza and Genocide of Native Americans
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Chomsky: I'm a Supporter of Israel
Unraveling Zionist Fraud Chomsky -- More Unraveling of Zionist Fraud Chomsky
The Wicked Eunuch: Chomsky on 911 (plus Finkelstein's Schtick)
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