Le rôle disproportionné des juifs et des sionistes dans les réseaux islamophobes de la droite américaine, dans les années qui ont suivi le 11 septembre 2001
Peur, colère et politique - Al Jazeera World (V.F.): (2/2)
Peur, colère et politique - Al Jazeera World (V.F.): (1/2)
La version anglaise est disponible sur youtube:
Al Jazeera World - Fear, Anger and Politics - Part 1
Al Jazeera World - Fear, Anger and Politics - Part 2
La seconde moitié (à partir de 23 min.) du deuxième épisode
présente les leaders des réseaux
islamophobes liés à la droite américaine.
Les
mieux informés reconnaîtront dans ces images un bon nombre de juifs et de sionistes. Le
rabbin David Yerushalmi est à juste titre présenté comme le leader
national de la mouvance islamophobe aux États-Unis et comme le père de
la loi anti-sharia. Détails sur wikipédia:
Supporters David
YERUSHALMI has been called the founder of the movement in America, and
is described by the New York Times as "working with a cadre of
conservative public-policy institutes and former military and
intelligence officials"; and to pass legislation, "a network of Tea
Party and Christian groups" as well as ACT! for America. According to
him, the purpose of the anti-sharia movement is not to pass legislation
banning sharia law in the courts, but "to get people asking this
question, ‘What is Shariah?’”.
Propagandiste du "Choc des Civilisations" (une idée du juif britannique Bernard Lewis) Pamela Geller dirige l'organisation SION: STOP ISLAMIZATION OF NATION
AFDI, une organisation dirigée par Pamela Geller,
est responsable de ces affiches publicitaires pro-Israël
posées dans des lieux publics aux États-Unis. Elle est aussi
d'avis qu'il faudra nucléariser l'Europe si jamais l'Iran
attaque Israël, pour punir l'Europe d'avoir tué ses juifs.
Une autre publicité financée par l'AFDI
Pam la Star pose habillée avec l'ancien ambassadeur à l'ONU John Bolton, un néocon influent du PNAC et du JINSA.
On nous dit souvent du côté des identitaires qu'il ne faudrait pas
prendre parti dans le « conflit » entre nationalistes
palestiniens et nationalistes sionistes, que ce n'est qu'un conflit
entre musulmans et juifs qui ne nous regarde pas. Pour eux :
« si l'on prend parti pour le nationalisme palestinien et
contre le sionisme, alors on défend des musulmans associés au Hamas
et on se retrouvera dans la liste des terroristes ».
Or ce qu'oublient les tenants de ce
discours c'est qu'en tant qu'identitaires, nationalistes,
révisionnistes et antijuifs ils sont déjà fichés dans la liste
des terroristes, et ce même s'ils ne sont anti-islam et même
s'ils n'ont rien à foutre de la controverse du
palestinisme/sionisme!
Les identitaires, antijuifs et
révisionnistes qui tiennent ce discours de distanciation vis-à-vis
de la controverse sionisme-palestinisme semblent ignorer ou feignent
d'ignorer que les nationalistes sont exactement dans la même
situation que les Palestiniens : tous dans le même sac,
étiquetés comme « terroristes »! Le fait est qu'il est
rigoureusement impossible aux identitaires, nationalistes,
révisionnistes et antijuifs d'échapper à cette étiquette!
Que penser alors de ces gens qui font
miroiter de fausses promesses aux identitaires, nationalistes,
révisionnistes et antijuifs en leur faisant croire qu'ils peuvent
éviter l'étiquette de « terroriste » en restant loin du
palestinisme?
Il est donc extrêmement trompeur de
suggérer qu'on peut éviter cette étiquette de « terroriste »
en évitant de prendre parti dans ce qu'on appelle à tort le
« conflit israélo-palestinien » (qui n'est pas du tout
un conflit entre deux entités puisque c'est un massacre unilatéral
basé uniquement sur le racisme juif, un racisme exacerbé par
l'endoctrinement sioniste).
C'est un piège de se dire que ce n'est
qu'un conflit entre musulmans et juifs, car la lutte palestinienne
contre la domination juive et le racisme juif est emblématique de ce
qui se passe partout sur terre : cette lutte est emblématique
de la grande guerre des juifs contre tous les goyim, et surtout
contre les résistants nationalistes qui se battent pour la
libération de leur peuple!
Voilà pourquoi le combat des
Palestiniens est identique au nôtre : c'est un combat
nationaliste pour la libération d'un peuple opprimé par les juifs.
Ce qu'il faut comprendre c'est que le sionisme travaille fort pour nous convaincre qu'Israël est non seulement la meilleure mais bien l'unique défense de l'Europe et l'Occident contre le péril musulman. C'est une guerre de propagande, une guerre de l'information. Plus le "péril musulman" apparaît grand et menaçant dans les médias, plus la nécessité d'appuyer Israël dans son combat contre les "barbares" devient une évidence aux yeux du public manipulé. D'où la nécessité de créer des réseaux islamophobes. Nul besoin que ces réseaux islamophobes fassent en même temps de la propagande pro-israélienne, ils peuvent même complètement laisser de côté toute référence admirative vis-à-vis d'Israël. Cela complique la tâche quand vient le temps de les démasquer, mais généralement ils finissent toujours par se trahir un moment donné. À cet égard au moins on peut dire que le temps joue pour nous...
Il est un fait paradoxal qui surprendra tant la droite que la gauche: le président états-unien qui a reçu le plus grand appui des musulmans pour sa campagne est nul autre que... George W. Bush! Celui qu'on associe pourtant au "choc des civilisations" entre l'impérialisme occidental-américain et le monde islamique! Ce fait met en lumière l'évolution de la politique de droite états-unienne en lien avec le sionisme. En fait, on ne devrait pas être surpris de l'appui des musulmans pour la droite politique en général et le parti républicain en particulier, du moins le parti républicain avant le 11 septembre et la guerre au terrorisme. En effet, l'islam est une religion et un courant de pensée fondamentalement conservateur et traditionnaliste, voire réactionnaire, qui penche donc forcément vers la droite. La gauche était plutôt associée aux juifs: on se souvient des "judéo-bolchéviques" comme marqueur du rôle incontestable des juifs dans le communisme au 19e et 20e siècle (Marx, Lasalle, Trotsky, etc.). Fondamentalement, donc, la droite politique ressemble beaucoup à l'islam et à son conservatisme traditionnel voire réactionnaire, et la gauche politique ressemble beaucoup au judaïsme et à ses idées universalistes mondialistes voire modernistes (progressistes). La gauche combattait autrefois l'antisémitisme et l'antijudaïsme réactionnaire des milieux de droite. Mais tout cela a changé avec le 11 septembre et la guerre au terrorisme, car depuis ce moment, les droits et libertés des musulmans sont systématiquement bafoués, les jetant ainsi dans les bras de la gauche défenseresse des opprimés et des droits des minorités. Historiquement, la gauche n'a rien à voir avec des courants traditionnalistes et conservateurs comme l'islam. C'est le 11 septembre et la guerre au terrorisme qui ont tout changé. Sans le 11 septembre et la guerre au terrorisme, les musulmans seraient à droite et auraient déjà envahi les rangs du parti républican et autres courants et partis politiques conservateurs de droite. Mais à cause du 11 septembre et de la guerre au terrorisme, la droite est devenue radicalement anti-islam, et la gauche est devenue radicalement pro-islam.
Les juifs étant fortement associés aux États-Unis et à l'impérialisme états-unien, surtout depuis la fin de la 2e guerre mondiale, ceux-ci ont tout à gagner du fait que la gauche soit devenue pro-islam et que la droite soit devenue anti-islam. Le nouveau combat anti-islam de la droite permet aux juifs, et particulièrement aux sionistes, de prendre le contrôle total de la droite, et en même temps de porter un coup très dur contre la gauche, puisque les juifs vont prévisiblement quitter massivement la gauche à cause de son parti pris pro-islam. C'est ce qu'on voit se produire aujourd'hui: les juifs sionistes quittent et condamnent la gauche qui de son côté, progresse de plus en plus du propalestinisme vers un antisionisme de source antijudaïque.
Cela s'imbrique parfaitement dans la propagande pro-israélienne qui blâme l'islam pour le terrorisme, au lieu de reconnaître que le terrorisme palestinien est une manoeuvre de résistance nationaliste palestinienne, et le mouvement international pro-palestinien un mouvement de libération nationale, et non un mouvement "islamique".
Les juifs sionistes ne voyaient pas du tout d'un bon oeil l'influence musulmane dans l'entourage de Bush, influence redevable au pétrole, les liens de la famille Bush avec les dynasties pétromonarchiques du Golfe et d'autres pays arabes étant bien connus. Même si ces pays du Golfe sont pro-Israël, ce n'est ainsi qu'en raison de l'influence états-unienne qui exige des pays arabes qu'ils reconnaissent et respectent Israël autant qu'ils reconnaissent et respectent les États-Unis. Les juifs sionistes ont eu peur d'un rapprochement des États-Unis avec les musulmans et les arabes sous l'administration de droite de Bush fils, car alors l'influence juive sioniste sur la droite aurait considérablement diminué et aurait été repoussée à gauche. Or la gauche est condamnée à disparaître, ou du moins à être neutralisée, d'après l'agenda des cercles élitistes anglo-américains et juifs, cela en raison des idées sociales de gauche que détestent les cercles antisociaux des loges à la tête du monde anglo-américain. Pour les cercles anglo-américains et leurs alliés sionistes post-Seconde Guerre mondiale, il fallait détruire la gauche et faire en sorte que la droite soit totalement soumise au sionisme. Le moyen de détruire la gauche était de la pousser à s'allier à un courant condamné, désigné comme ennemi à abattre: l'islam. L'Islam devait être redéfini comme la religion des perdants, la religion des opprimés, et le judaïsme la religion des élus, des gagnants, exactement comme la gauche devait être détruire et la droite renforcée. Si les juifs ont été autrefois liés au communisme et à la gauche, il fallait maintenant réinventer le judaïsme en le refondant à droite, suivant le paradigme de la droite. Les cercles élitistes dominant l'Occident, c'est-à-dire les loges anglos et les sionistes (car les États-Unis et les juifs furent les vrais gagnants de la Seconde Guerre mondiale), voyaient d'un très mauvais oeil les idées sociales de la gauche et cherchaient à les éliminer une fois pour toutes. Ils voyaient aussi d'un très mauvais oeil le fait que la droite était en train d'être investie par des musulmans et non par des juifs, car une présence musulmane accrue risquait d'arracher la droite au contrôle sioniste et de faire revenir les vieilles idées antisémitiques et antijuives partagées par quantité de chrétiens conservateurs et de musulmans. Alors ç'en aurait été fini du pouvoir juif ! Le 11 septembre et la guerre au terrorisme a complètement réglé ce problème. après le 11 septembre, la gauche a trahi ses fondamentaux en prenant la défense d'un courant de pensée réactionnaire et anti-progressiste comme l'islam, et la droite a également trahi ses fondamentaux en reprenant le discours politiquement correct de défense des droits des femmes contre le modèle social musulman traditionnaliste, conservateur-réactionnaire, anti-libéral et anti-moderniste. Normalement, la droite devrait être en accord complet avec les idées réactionnaires anti-modernistes et anti-libérales de l'islam, mais grâce au 11 septembre, l'influence sioniste a pris le dessus à droite et c'est maintenant la "mission" de la droite de taper continuellement sur l'islam et défendre les juifs et Israël pour des fins bassement populistes et électoralistes. La "mission" attribuée à la gauche après le 11 septembre est de défendre les musulmans en tant que groupe minoritaire opprimé et d'attaquer les racistes sionistes et juifs, se faisait ainsi le porte-voix de deux courants condamnés: l'islam (religion des opprimés et des potentiels terroristes) et l'antisionisme (qualifié de haine antijuive). La gauche va ainsi s'autodétruire en perdant tous ses appuis juifs sionistes et en s'associant à ces deux courants condamnés que sont l'islam et l'antisionisme, condamnés en se trouvant associés malgré eux au terrorisme et à la haine antijuive.
Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, le mouvement qui a progressé le plus au cours des dernières années est la droite alternative (Alt-Right), alors que le mouvement progressiste se demande seulement s'il va pouvoir survivre aux prochaines années, car la tendance n'est pas prêt de s'inverser... Cela même si le mouvement Alt-Right ramène la droite vers l'antisémitisme le plus primaire alors que la gauche ne fait en somme que condamner le racisme juif dans ses critiques contre Israël...
Enfin, en l'honneur de toutes les victimes et des vies sacrifiées passées, présentes et futures du 11 septembre et de ses conséquences, particulièrement des conséquences guerrières qui en ont découlé, soulignons le travail de journalisme qui a permis d'établir que les Palestiniens que les médias nous ont montré soit-disant en train de célébrer la destruction du WTC le jour du 11 septembre avaient en fait été filmés en train de célébrer un tout autre événement, sans lien avec le 11 septembre...
Critics Praise TV Coverage of Terror in US, Warn of Rising Jingoism by Robert Holloway (Agence France Presse) September 18, 2001 (...) One piece of film, broadcast repeatedly by some networks, showed Palestinians celebrating the news that the twin towers had been destroyed and the Pentagon military complex set ablaze. The scene was filmed during the funeral of nine people killed the previous day in an Israeli attack, Crispin Miller said, and "to show it without explaining the background, and to show it over and over again, is to make propaganda for the war machine and is irresponsible."
La seconde partie (@35:00) d'un autre reportage de Moreira sur les électeurs du Front National porte à peu près sur le même thème: Danse avec le FN (débute à 35:00)
Et tant qu'à y être, pourquoi ne pas aussi visionner du même coup son excellent reportage sur le sort tragique des Palestiniens sous l'occupation: Voyage dans une guerre invisible...
PDF - The Jewish Century, by Yuri Slezkine. Comme l'indique Traverso en référant à The Jewish Century
de Yuri Slezkine, le juif est au coeur de ce qui s'est passé durant le
20e siècle, tant en terme de destruction et de révolution géopolitique
que de révolution idéologique ou anti-idéologique. Depuis la seconde
moitié du 20e siècle, le juif est passé de la position de paria, de
dominé, de révolutionnaire, à celle de dominant, contre-révolutionnaire,
proche du pouvoir, et cela plus que jamais depuis la fin de la Seconde
guerre mondiale.
LA RÉACTION PHILOSÉMITE:
L'auteur
s'attaque ici à la campagne menée en France par des intellectuels se
présentant comme philosémites, tels Y.-C. Zarka, S. Trigano ou A. Adler,
dans laquelle il pressent une trahison politique et non une fidélité à
l'universalisme juif. Cette campagne est à ses yeux la pièce maîtresse
d'une opération idéologique visant à imposer le mot d'ordre d'une
défense de l'Occident.
L'INTELLECTUEL COMPULSIF:
L'auteur
établit une critique de l'intellectuel compulsif et analyse le pouvoir
dont il dispose, qui est davantage un pouvoir d'affect que d'idée. Il
réalise ces constats en s'appuyant sur une étude de cas où
l'antisémitisme est en cause. Il pose à nouveau la question de la
réaction philosémite en France, du judaïsme, mais aussi de la situation
israélo-palestinienne et de son histoire.
Thèse La réaction philosémite à l'épreuve de l'histoire juive
Au
croisement de la philosophie, de la sociologie et des sciences
politiques, La réaction philosémite à l’épreuve de l’histoire juive se
propose de mener à bien l’analyse et la théorie complète d’une modalité
contemporaine du discours réactionnaire français. Après les attentats du
onze septembre 2001 est apparu en France un courant idéologique
renouant avec le mot d’ordre de la « défense de l’Occident », tel que
l’extrême droite notamment française avait pu en élaborer le contenu et
la forme dans l’entre-deux Guerres, affirmant alors sa parenté
idéologique avec le fascisme (italien) et l’antisémitisme (allemand).
Toutefois, la particularité de son avatar contemporain, c’est d’une part
qu’il se présente comme une « défense de la démocratie », et d’autre
part qu’il s’organise autour des deux mots d’ordre que sont « la défense
du sionisme » et « la lutte contre l’antisémitisme ». Ce travail de
recherche démontre que, par delà ce réhabillage rhétorique, le contenu
idéologique demeure pour l’essentiel inchangé, constituant l’invariant
d’un courant intellectuel et politique qu’il convient précisément de
qualifier de réactionnaire, en ce sens qu’il ne repose sur aucun contenu
de pensée affirmatif, mais sur la peur, notamment de l’ « étranger »,
du « révolutionnaire », ou plus simplement du « peuple », mais aussi,
au-delà, sur la peur du philosophe, et des juifs.
Ivan Segré LA RÉACTION PHILOSÉMITE | La trahison des clercs
Sans
aucun doute, le premier livre à s’attaquer avec exactitude et justesse à
la violente campagne pseudo-« philosémite », dans laquelle Yvan Segré
lit les traits d’une trahison politique (qu’il qualifie ici de «
réactionnaire ») et non ceux d’une fidélité à l’universalisme juif. La
Réaction philosémite, ou La trahison des clercs est l’ouvrage d’un
logicien hors pair, que double, de bout en bout, un ironiste rare. Ivan
Segré vit en Israël
En titrant La Réaction philosémite, et en sous-titrant La trahison des clercs, un horizon d’attente se dessine…
À
l’aube du XXIe siècle, un courant idéologique significatif s’est
manifesté en France, dont les représentants ont été notamment Alexandre
Adler (historien), Emmanuel Brenner (sociologue), Eli Chouraqui
(cinéaste), Alain Finkielkraut (philosophe), William Goldnadel (avocat),
Jean-Claude Milner (linguiste), Robert Misrahi (philosophe),
Pierre-André Taguieff (politologue), Shmuel Trigano (sociologue),
Yves-Charles Zarka (philosophe)… Le déclenchement de la nouvelle
Intifada (septembre 2000) et la perception d’un renouveau de
l’antisémitisme en France ont conduit ces intellectuels à produire un
certain nombre de publications, documentaires, réquisitoires ou
plaidoiries qui répondraient aux deux mots d’ordre que sont la « lutte
contre l’antisémitisme » et la « défense du sionisme ». Leurs
détracteurs les ont qualifiés d’intellectuels « communautaires » ou «
communautaristes », dénonçant de la sorte l’exacerbation d’un
particularisme identitaire, en l’occurrence juif. On sait par ailleurs
que Julien Benda rend raison en ces termes du titre de son célèbre
ouvrage : « Comme l’ancien prophète d’Israël, le clerc moderne enseigne
aux hommes : « Déployez votre zèle pour l’Eternel, dieu des armées ».
Telle est depuis un demi-siècle l’attitude de ces hommes dont la
fonction était de contrarier le réalisme des peuples et qui, de tout
leur pouvoir et en pleine décision, ont travaillé à l’exciter ; attitude
que j’ose appeler pour cette raison la trahison des clercs. » Il semble
dès lors aller de soi que notre argument aura pour enjeu de renouveler
celui de Julien Benda, autrement dit de mettre en évidence la « trahison
» de l’universel qui orienterait les intellectuels dits «
communautaires ». Et comme il s’agirait, en l’occurrence, d’« exciter »
un particularisme juif, la trahison des clercs apparaîtrait pour ce
qu’elle est littéralement, à savoir le retour à « l’ancien prophète
d’Israël », qui serait le retour à une forme particulariste du divin (ou
de la pensée). Or, précisément, notre argument n’est pas celui-là,
puisqu’il s’agira dans cet ouvrage de réfuter que ce courant de pensée
soit « communautaire ». C’est aussi pourquoi cet adjectif sera
systématiquement placé entre guillemets. Nous soutiendrons en effet non
seulement que ce courant idéologique est réactionnaire, et non
communautaire (au sens propre cette fois), mais en outre qu’il relève
davantage de la trahison d’un particularisme juif – soit une trahison
des clercs entendue en un sens rigoureusement adverse : un devenir
clerc. Et nous montrerons, au travers de l’examen minutieux d’un choix
de textes représentatifs du courant intellectuel dit « communautaire »,
que ce que nous avons nommé la réaction philosémite est la pièce
maîtresse, en France contemporaine, d’une opération idéologique
d’envergure visant à imposer le mot d’ordre d’une « défense de
l’Occident ».
Ivan Segré L’INTELLECTUEL COMPULSIF La Réaction philosémite, 2
L’Intellectuel
compulsif est un essai de micro-histoire contemporaine. Ivan Segré se
saisit d’un fait symptomatique, réunit une documentation et en propose
l’analyse méthodique. Le 24 novembre 2003, Arte diffuse un documentaire
israélo-palestinien, Route 181, réalisé par les cinéastes Michel
Khleifi et Eyal Sivan. Dès le 29 novembre, Alain Finkielkraut, plus tard
suivi par d’autres, soutient qu’il s’agit d’un film antisémite et,
pire, d’un « appel au meurtre des Juifs ». C’était en 2003 ; l’affaire
dura jusqu’en 2007. Qualifier d’antisémite et d’appel au meurtre des
Juifs une œuvre commune israélo-palestinienne, voilà qui exige d’être
analysé… Il est donc ici question, à nouveau, de la « réaction
philosémite » en France, du judaïsme, mais aussi de la situation
israélo-palestinienne : il s’agit, pour reprendre les termes de Daniel
Bensaïd, de « mettre l’histoire juive elle-même à l’épreuve de
l’histoire palestinienne ». Histoires israélo-palestinienne et juive
qui donnent lieu à d’âpres controverses, auxquelles celui que l’auteur
nomme ici « l’intellectuel compulsif » prend plus souvent qu’à son tour
une part malencontreuse.
AUDIO - Entretien ''Là-bas si j'y suis'' avec Ivan Segré
La réaction philosémite ou la trahison des clercs éditeur : Editions
Lignes (22 mai 2009) Qu’appelle-t-on penser Auschwitz ? Préface de Alain
Badiou éditeur : Editions Lignes (22 mai 2009) Sur le film d'Eyal Sivan
et Michel Khleifi : Route 181. Fragments d’un voyage en Palestine - Israël label : Momento (6 juillet 2004) Écouter l'émission.
Parallèlement à cette implication centrale des juifs et d'Israël dans la propagande islamophobe, on ne saurait passer sous silence, surtout en ce 15e anniversaire du 11 septembre 2001, l'implication centrale d'Israël dans le terrorisme islamique international.
Israelis have nothing to fear from IS but fear itself The Khalid ibn al-Walid Army has failed recently to conquer any new territory on the Syrian Golan, and despite its threatening rhetoric, the militia is not a new or unusual threat to Israel. It is just another armed group operating in the Syrian Golan Heights, without any particularly impressive military ability. The organization, presented in the video as carrying out tank and artillery battles against an unspecified enemy, is far from a threat to the IDF. It is not even a threat to the moderate Syrian opposition organizations or the fighters of the-Nusra Front, which it sees as its main enemy within the framework of the raging battle for primacy among the ultra-extreme groups in Syria. In other words, Israelis don’t have anything to fear in that direction.
Jews Around the World Drift to the Right
HAARETZ – In his 1989 book “Modernity and the Holocaust,” the
Jewish-Polish sociologist Zygmunt Bauman discussed the extraordinary
role Jews played in the emergence of Western modernity. At the beginning
of the 20th century, the Jews were considered to be the
standard-bearers of revolutionary Bolshevism, but at the same time
representatives of establishment liberal democracy. In economic terms,
the Jew was considered to be socialist and capitalist alike, and also
stirred resentment for belonging to a rootless elite or, alternatively, a
filthy barbarian rabble. This perceived duality was an element in the
rise of modern anti-Semitism. However, according to Bauman, that
situation no longer applies toward the end of the 20th century.